Tout être humain abrite en lui, telle une poupée russe, deux personnes, deux désirs, deux Moi, l’un adulte et l’autre enfantin.
Le premier, soumis au principe de réalité, est capable de se comporter, au travail ou en amour, de façon lucide.
Le second, en revanche, faute de réflexion et de recul, emporté par une émotionalité débordante, oscille entre la dramatisation anxieuse et l’excitation euphorique.
C’est en réalité l’enfant intérieur qui guide les pas de l’adulte.
Il se conduit en ange gardien lorsque le sujet a pu vivre son enfance, aimé et sécurisé, dans la gratuité du désir.
Mais il risque de se conduire en persécuteur, plaçant répétitivement l’adulte dans un contexte d’échec et de dépendance affective, s’il a été victime de maltraitances ou a dû assister en toute impuissance à la souffrance de ses parents.
Ainsi, une enfance non vécue, avortée, blanche, se transforme en fantôme, hantant le sujet et l’empêchant d’être lui-même, confiant dans sa bonté et ses capacités.
Ce n’est jamais vraiment l’adulte qui souffre, mais le petit garçon ou la petite fille en lui, sous l’emprise du fantôme.
Dès lors, pour se libérer du passé et trouver son équilibre, nul besoin de recourir à des solutions extérieures, aux conseils et recettes pratiques, à la consommation addictive, aux antidépresseurs et anxiolytiques.
Le projet existentiel le plus précieux de chacun devrait consister à retrouver son enfant intérieur, à l’écouter et à faire la paix avec lui pour le guérir.
Auteur du texte : Moussa Nabati : guérir son enfant intérieur
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