Je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui se soit simplement « éveillé » un jour, et n’ait jamais souffert à nouveau – bien que nous aimions croire cette histoire, concernant nous-mêmes et les autres.
Je n’ai jamais rencontré quelqu’un – enseignant ou élève – qui ait « découvert qui il était vraiment » et ne l’oublia jamais à nouveau, même au milieu de la douleur physique ou de la jolie pagaille intime des relations humaines.
J’ai passé des années après mon soi-disant « éveil » (expérience, ou non-expérience, ou quel que soit le nom que j’avais l’habitude de lui donner) à rencontrer tout le bazar humain enfoui, les conditionnements non testés, la douleur de l’enfant, la peine de toute l’humanité, les vagues mal-aimées dans l’océan de la vie, les sentiments d’échec et de doute et d’importance et d’arrogance et d’impuissance et la nécessité-d’être-parfait et la nécessité-d’avoir-raison, les formes réprimées ou ignorées ou ensevelies pendant au moins un quart de siècle.
Enfin, en l’absence de l’impulsion d’échapper à la vie, dans la reconnaissance que tout était en fait admis dans ce que je suis, le bazar humain a été autorisé à respirer et à s’exprimer et à chanter et à se dissoudre à son propre rythme.
Le personnel se purge lui-même dans le feu impersonnel de la vie, dans la fournaise de l’ignorance, jusqu’à ce qu’il devienne absurde de même parler d’impersonnel distinct du personnel… ou même de parler tout court de « mon éveil » !
La libération est peut-être la fin d’une croyance en un ‘Je’ séparé, mais vraiment, mes amis, ce n’est que le début de l’aventure, même si nous voulons penser qu’il s’agit d’une sorte de ‘point final’.
Il faut énormément de courage pour laisser tomber l’histoire de votre propre éveil, pour être à nouveau un enfant de la vie, pour admettre que vous ne savez fichtrement rien, et n’avez jamais su.
Jeff Foster
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