Le récit d’une larme
Pleurer a toujours été pour moi un moyen de sortir les choses profondément enfouies. Quand je chante, je pleure souvent. Pleurer, c’est ressentir, c’est être humain.
Ray Charles
Une larme coule de l’œil gauche et sursaute avec enthousiasme sur la joue puis sur le clavier.
Elle imprègne les touches de sa consistance et leur inspire le souffle poétique du moment.
C’est l’histoire d’une larme différente des autres…
Au fond du clavier, une eau limpide donne vie aux touches endormies dans leur état d’En-soi.
Visiter l’être-là qui effleure ces feuilles…
Une larme coule de l’œil gauche puis s’endort sur mon clavier.
Elle est unique par son essence meurtrie d’histoires des femmes de cette planète.
Elle est unique par son essence meurtrie d’histoires des minorités de toutes sortes qui souffrent quelque part sur cette planète.
Elle est celle de toutes les révoltes et de toutes les revendications pour avoir une place.
Loin d’être belle, d’être celle qui délivrera le monde, elle est tout bêtement celle qui le pense, qui y pense comme bien d’autres larmes humaines.
Issue de l’organe de la mémoire, de la représentation, de ce Voir qui nous unit parfois, elle court à la rencontre des touches pour reconstruire l’énoncé à son image.
Elle se dévoile en lettres vivantes, en gouttes perdues dans l’Océan de savoir.
Une larme coule de l’œil gauche suit les courbes du visage et s’enroule sur les terres de ses ancêtres en anthologie de leur anthropologie.
Une larme amère suit un chemin presque imperceptible et, s’enfonce dans le corps-miroir……. »
Douces ou amères, les larmes soulagent toujours.”
AI
Le premier acte de la vie, – pleurer… Et comme notre arrivée ressemble à notre départ, avec cette seule différence qu’à tout prendre le départ est bien moins triste que l’arrivée suivie de tant d’ennuis et de souffrance!
Isabelle Eberhart Mes Journaliers (1923), 3 juillet 1900
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