Prends ma main. Ne la lâche pas.
J’écouterai ce que tu as à me dire. Si tu préfères te taire, j’écouterai ton silence.
Si tu ris, je rirai avec toi, mais jamais de toi.
Si tu es triste, j’essaierai de te consoler. Je ferai pour toi des bouquets de soleil.
J’allumerai des feux de joie là où chacun ne voyait plus que des cendres.
Si je n’ai qu’une rose, je te la donnerai. Si je n’ai qu’un chardon, je le garderai pour moi.
Je te donnerai ce qui te plaît, ce qui te rassure le plus, ce que je possède. Si je ne le possède pas, j’essaierai de l’acquérir.
Donne-moi la main. Nous irons où tu voudras. Je te ferai entendre la musique que j’aime. Si tu ne l’aimes pas, j’écouterai la tienne. J’essaierai de l’aimer.
Je t’apprendrai ce que je sais, c’est peu. Tu m’apprendras ce que tu sais. C’est beaucoup.
Prends ma main. Cinq doigts refermés autour des nôtres, c’est le plus beau cadeau du monde. Cela nous préserve de la peur, de l’abandon, du doute.
Une main offerte, c’est un nouveau monde. Deux bras ouverts, c’est le miracle.
Je te prêterai un peu de ma folie. Enseigne-moi un peu de ta sagesse. Un peu, mais pas trop.
Quand tu me verras raisonnable, si je le deviens jamais, rends-moi, s’il te plaît, un peu de ma folie.
Efface de ma vie les gestes inutiles, les gestes sans amour. Il n’y a plus de gestes inutiles quand ils servent à la joie.
Tu es toi. Je suis ce que je suis.
Je ne troublerai pas ta musique intérieure. Ne dis pas que je fais des fausses notes si je ne pense pas comme toi. Mettons notre orgueil sur la paille. Tâchons d’apprendre l’humilité. Qu’importe les mots ! L’essentiel est bien au-delà des formules.
Ce que je t’offre aujourd’hui, c’est quelque chose que ni le temps, ni les rides, ni les infirmités ne pourront abîmer. C’est mon cadeau à moi, le seul que je puisse t’offrir, le seul que tu attends peut-être. C’est le don de ceux qui ne peuvent vivre sans aimer.
Prends ma main. Apprenons en ce jour le chemin qui mène à la tendresse.
[Simone Conduché]
Que c’est beau !