« Ce que le malade doit apprendre, ce n’est pas comment on se débarrasse d’une névrose mais comment on l’assume et la supporte.
Car la maladie n’est pas un fardeau superflu et vide de sens.
Elle est nous-mêmes en tant qu’ « autre » qu’on cherche à évincer par exemple par des désirs infantiles de commodité, ou par peur ou par tout autre motif.
De la sorte, on fait du « Moi » comme Freud dit excellemment « un antre de peur »qu’il ne serait jamais devenu si l’on ne se défendait pas névrotiquement contre soi- même.
Lorsque le moi est un « antre de peur » c’est que l’individu s’enfuit devant lui même sans en rien vouloir connaître.
La technique corrosive de la psychanalyse (freudienne) qui déprécie et lacère la fibre humaine s’attaque en premier lieu à cet autre aspect de notre personnalité, que nous portons en nous et que nous craignons ; elle espère paralyser de façon durable cet adversaire.
On ne doit pas chercher à annihiler une névrose.
On doit s’efforcer d’apprendre ce à quoi elle vise, ce qu’elle enseigne, sa signification et son but. Il faut même apprendre à lui être reconnaissant, sinon l’essentiel échappe et l’on a manqué l’occasion de connaître ce qu’on est en réalité.
Une névrose n’est réellement réduite que lorsque l’évolution thérapeutique a liquidé la fausse attitude du moi. Ce n’est pas la névrose qu’il s’agit de guérir, celle elle qui nous guérit. Lorsque l’homme est malade, la maladie représente la tentative de la nature de le guérir ».
Jung , La guérison psychologique .
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