On dit que le temps arrange tout, il suffit de l’attendre.
Mais qu’il est donc lent, le temps de l’attente.
L’attente de l’ami qu’on n’a pas vu depuis longtemps,
L’attente des secours quand survient l’accident,
L’attente de la guérison quand s’éternise la souffrance,
L’attente du soleil quand tarde le printemps,
L’attente de la compassion, quand dure l’indifférence,
L’attente du pardon pour une lointaine offense.
Pourtant il suffit qu’on l’oublie le temps,
Quand arrive l’ami qu’on attendait depuis longtemps,
Que se réveillent les souvenirs d’antan,
Et qu’on déroule les histoires du bon vieux temps,
Il en profite pour nous échapper et galoper, le temps,
Et quand vient le temps d’aller voir où en est le temps,
On s’aperçoit qu’il a filé comme le vent, le temps,
Et qu’on ne peut le rattraper le temps.
On a parfois envie de l’emprisonner dans les bons moments,
Mais lent ou rapide, on ne peut l’arrêter de passer, le temps,
Puis quand vient le temps de disposer de notre temps,
On voudrait arrêter, histoire de regarder passer le temps.
Mais on se lasse vite à ne faire que regarder passer le temps.
Alors on proposera à un ami, à qui il ne reste que peu de temps,
De l’accompagner jusqu’au bout de son temps.
On répondra à l’enfant qui nous demande un peu de temps,
Que pour lui on a tout notre temps.
En espérant que lorsqu’il ne nous restera que peu de temps,
Quelqu’un aura pour nous un peu de temps.
Texte de Martial Nouveau
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