Teddy Tanier
Fous et Saints
Je choisis mes amis non pas en fonction de leur peau ou de tout autre archétype, mais en fonction de leurs pupilles.
Que leur esprit soit brillant ou que leurs habitudes soient déplorables m’importe peu.
Je reste avec ceux qui me rendent fou et saint.
Je ne cherche pas leurs réponses, je désire leur absence de réponse.
Puissent-ils m’apporter des doutes et de l’angoisse et supporter le pire en moi.
Pour cela, il leur suffit d’être fous.
Je veux des saints, pour qu’ils n’oublièrent pas les différences et demandent pardon pour les injustices.
Je choisis mes amis en fonction de leur âme pure et de leur visage exposé.
Je ne désire pas seulement leur épaule et leurs genoux, je veux aussi leur plus grande joie.
Un ami qui ne rit pas avec moi ne pourra pas souffrir avec moi.
Tous mes amis sont ainsi : à moitié idiots, à moitié sérieux.
Je ne veux pas de rires prévisibles ni de cris empreints de pitié.
Je veux des amis sérieux, ceux qui prennent la réalité comme source d’apprentissage tout en luttant pour préserver le rêve.
Je ne veux pas d’amis adultes ou ennuyeux.
Je les veux moitié comme l’enfance, moitié comme la vieillesse !
Enfants, n’oubliez pas la douceur du vent sur votre visage ; et vieux, soyez sans hâte.
J’ai des amis pour savoir qui je suis,
Parce qu’en les voyant fous et saints, idiots et sérieux, enfants et vieillards, je n’oublierai jamais que la « normalité » est une illusion absurde et stérile.
Oscar Wilde
