Faire une pause, histoire de souffler, que l’âme se repose et puisse respirer, entre parenthèses, doucement, se glisser, et, le coeur à l’aise, se laisser rêver..
Faire une pause, s’arrêter au milieu de nulle part.
Sortir de sa voiture, respirer profondément et s’étirer comme quand on sort de son lit après une longue nuit de sommeil.
Regarder le paysage autour de soi, les champs à perte de vue, les vaches, la forêt au loin.
Prendre cinq minutes de sa matinée pour souffler, histoire de se remettre les idées en place, histoire de relire tranquillement la liste des patients qui restent à visiter.
Stopper, couper le contact, sortir, s’appuyer contre la portière de sa voiture et admirer le soleil qui se couche, tout là-bas derrière les collines.
Boire un coup d’eau ou de café froid qui sommeille depuis le petit matin dans le Thermos.
Grignoter un gâteau, les yeux dans le vague et ne penser à rien.
S’arrêter pour écouter une fois de temps en temps la fin de la lecture de ce texte que l’on aime tant parce que Guillaume Gallienne le fait tellement bien (grâce à lui, j’adore la tournée du samedi soir, merci à sa super émission de radio : »ça ne peut pas faire de mal »).
Écouter jusqu’au bout cette chanson que l’on n’a pas entendue depuis longtemps, arrêtée sur le bord de la route et chanter à tue-tête.
Prendre un petit temps, les yeux rivés sur le rétroviseur pour se recoiffer, refaire son trait d’eye-liner, histoire de se regarder vraiment au moins une fois.
Téléphoner à ses enfants sur la place du village, savoir que leur journée s’est bien passée et leur promettre de rentrer bientôt.
Faire une halte à la boulangerie parce que pour une fois, on a pensé à prendre du pain pour midi. Manger la moitié de la baguette, et la jeter sur le siège arrière parce que sinon, il ne restera plus rien pour le repas.
S’arrêter en catastrophe parce qu’une idée d’article a surgi comme ça, et qu’il faut absolument la noter pour ne pas l’oublier.
Croiser une collègue, discuter la fenêtre ouverte, voiture contre voiture, redémarrer en se lançant un : « bon allez, à plus…. ».
Penser au lendemain qui sera un jour de repos, se dire que l’on fera ci et ça, tout en sachant que l’on n’aura jamais le temps de tout faire.
Saluer d’un signe de la main la petite dame, en criant à travers la vitre un « ça va ? » qu’elle n’entend pas.
Marquer le « stop », compter jusqu’à trois et se dire en souriant que l’on ne le fera pas longtemps (spéciale dédicace à mes quatre points de permis, fraîchement récupérés !).
S’évader quelques instants, reprendre conscience du monde qui nous entoure en sortant, ne serait-ce que cinq minutes la tête du guidon…
Faire une pause…pour mieux repartir ensuite…
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