J’ai consulté mon téléphone : je n’avais aucun message.
C’est à cela que servent les téléphones portables, à se rendre compte que personne ne pense à vous. Avant, on pouvait toujours rêver que quelqu’un cherchait à vous joindre, à vous parler, à vous aimer. Nous vivons maintenant avec cet objet qui matérialise notre solitude.
La tête de l’emploi Par David Foenkinos – David Foenkinos
2 ème extrait :
Malgré le nombre des années écoulées, j’éprouvais toujours une joie immense à me réveiller près de ma femme. À observer sa longue chevelure noire étendue sur l’oreiller blanc. D’un point de vue capillaire, je l’aimais comme au premier jour. C’est avec ses cheveux que j’aurais dû vivre. Toutefois, je ne peux pas dire que nous étions comme ces couples qui ne font plus que se frôler. Mon cœur battait encore quand je regardais Nathalie, peut-être pas tout le temps, peut-être même rarement, mais à tout moment je pouvais être transpercé par le bonheur d’être avec elle. Certains appellent cela les intermittences du cœur – une formule que j’aime bien tout en n’étant pas certain de la saisir parfaitement. J’aime aussi le prénom de ma femme ; je l’aime autant que je déteste le mien. Nathalie, c’est la naissance. Et ce fut notre promesse.
À l’époque de notre rencontre, Nathalie Baye venait de remporter un César. Je ne sais plus pour quel film. La Balance sûrement. Oui, ça doit être La Balance.
3 ème extrait :
Je comprenais maintenant qu’il ne faut pas forcément poser des mots sur les émotions pour qu’elles existent. Certains sentiments sont des souterrains, et on ne peut rien prononcer dans cette pénombre du cœur. L’absence de quelque chose, ça ne veut pas dire que ça n’existe pas.
La tête de l’emploi Par David Foenkinos – David Foenkinos