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Ce n’est pas juste que le paradis t’ait accueilli alors que je suis restée ici, seule

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Le réveil brutal chaque matin

Ce n’est pas juste que le paradis t’ait accueilli alors que je suis restée ici, seule. Chaque matin, je dois me réveiller et revivre ta mort. Pendant mon sommeil, mon esprit semble se purifier, réinitialiser mes pensées, me laissant croire que tout est normal. Mais dès que mes yeux s’ouvrent, avant même d’effacer les traces du sommeil, la réalité me frappe. Tu es parti.

L’absence de bruit dans la maison, les textos manquants sur mon téléphone, et surtout, ce vide omniprésent – dans l’air, dans les pièces, dans mon cœur – me rappellent que tu n’es plus là.

L’injustice de ta disparition

Ce n’est pas juste que tu aies été une personne aussi douce et bonne, débordante de gentillesse, et que ta vie ait pris fin si abruptement. Tout ce que tu étais, tout ce que tu représentais, n’a pas suffi à te donner quelques années de plus, quelques minutes, même quelques secondes supplémentaires avec moi.

Tu méritais tellement plus. Mais au lieu de ça, l’injustice de ta disparition continue de me hanter.

Ce n’est pas juste que je doive prétendre que chaque anniversaire de ta mort est un jour comme les autres. Ou que ton anniversaire – une date autrefois pleine de joie – soit désormais une coquille vide. La mort a figé ton âge. Tu n’as plus soixante ans. Tu aurais pu avoir soixante ans aujourd’hui. Tu aurais pu être à la retraite, profiter de cette période de ta vie que tu méritais tant.

Mon changement face à ton immobilité

Ce n’est pas juste que je sois devenue une personne si différente de celle que je vois sur toutes nos vieilles photos. Tandis que le temps m’a changée, me laissant grandir, évoluer, mûrir, toi, tu n’as pas eu cette chance. Ton avenir t’a été volé. Ce que tu étais restera figé à jamais, comme une photo que l’on ne peut plus retoucher.

Ce n’est pas juste que ma vie continue alors que tu ne peux plus être témoin de mes réussites. Que je sorte avec des amis, obtienne mon diplôme, explore de nouvelles expériences – tout cela sans toi pour m’encourager, pour me serrer dans tes bras, pour écrire quelques mots dans mes cartes de vœux.
Tout ce que je fais, je le fais avec ce vide en arrière-plan. Ton absence est une ombre qui ne me quitte jamais.

L’écart insupportable entre nos deux vies

Ce n’est pas juste que j’ai encore tant à découvrir et à vivre, tandis que ta vie est entièrement passée. Tu ne pourras jamais rien apprendre de plus, voir de plus, ou faire de plus. Tes expériences sont terminées, figées dans le temps, tandis que je continue d’avancer. Cet écart entre nous, insupportable, ne cesse de grandir.

Un amour sans destination

Ce n’est pas juste que j’aie tant d’amour pour toi, mais nulle part où le déposer. Je ne peux pas te toucher, te sourire, t’offrir des cadeaux – à moins de les laisser sur une tombe froide et silencieuse.
Cet amour, immense et débordant, reste en moi sans pouvoir s’exprimer, comme une chanson inachevée.

Ce n’est pas juste que tu ne sois plus qu’une image sur des photos jaunies, un nom dans mes récits, ou une inscription sur ma peau. Mes amis connaissent ton nom, mais ils ne savent rien de toi, sauf ce que je leur raconte. Pour eux, tu es une figure lointaine, presque irréelle. Pour moi, tu es tout, mais je ne peux te garder que dans ces souvenirs en deux dimensions.

Les mots qui ne trouvent pas d’écho

Ce n’est pas juste que j’aie encore tant de choses à te dire, mais aucune réponse à attendre. Même si tu peux m’entendre, même si tu es là, je ne reçois rien en retour. Ce ne sont pas des conversations, seulement des monologues, dans une pièce vide, avec moi-même pour seul public.

Seul.
C’est tout ce qu’il reste. Une solitude immense, insondable, dans un monde où rien ne semble juste depuis que tu es parti.

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Publié par Laurence Dupont

La lecture a tellement de choses à nous offrir, pourquoi s'en priver ? Personnellement, depuis que j'ai commencé à lire régulièrement, c'est devenu une véritable addiction. Par ailleurs lire me permet d'augmenter sans cesse ma créativité.

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