in ,

Ce n’est pas à cause de l’amour que tu as eu pour moi que je t’ai aimé

Lettre de George Sand à Michel de Bourges dont elle est inéluctablement amoureuse…

Si je couvais d’autres amours, je n’aurais pas fait violence à ma fierté pour aller m’humilier dans les larmes devant toi.

Si je ne t’aimais plus, je n’aurais pas subi l’affront de reproches que je n’ouille avec moi.
Si je n’avais pas eu le coeur brisé, j’aurais su renfermer des pleurs qui n’avaient peut-être guère d’écho dans le tien et qui m’ont semblé ne te causer que de l’ennui.

Si j’avais pu t’oublier, je l’aurais fait, car l’amour que j’ai pour toi est un martyre et ne me causera jamais que trouble et douleur.

S’il suffisait de se savoir aimée pour rendre la pareille et si avec la conviction d’être aimée fort peu, on acquérait tout d’un coup la force de se vaincre et d’oublier, il est certain que j’aimerais d’autres que toi, il est certain que je ne t’aimerais plus.

Ce n’est pas à cause de l’amour que tu as eu pour moi que je t’ai aimé.

Combien d’autres en ont eu davantage qui ne m’ont pas fait seulement lever les yeux de dessus mes livres !

Ce n’est pas à cause des belles paroles que tu sais dire aux femmes, j’ai bien rencontré d’autres beaux parleurs qui n’ont pas seulement distrait mon oreille.
Ce n’est pas parce que j’ai compté sur du bonheur ou sur de la gloire ou seulement sur de l’affection. Je méprise les faux biens, et je savais en me donnant à toi que le torrent du monde nous séparerait toujours.

Je savais que les ambitieux n’aiment qu’une heure par jour et que l’amour est un jour dans leur vie.
Je t’ai aimé parce que tu me plais, parce que nul autre ne peut me plaire.

Je t’aime parce que quand je me représente la grandeur, la sagesse, la force et la beauté, c’est ton image qui se présente devant moi, parce que ton nom est le seul qui me fasse tressaillir et ton souvenir le seul qui ne s’efface pas comme une ombre de ma mémoire.

Et ce n’est pas que tu mérites cette adoration, tu ne vaux pas mieux que moi, si tu as des talents et des forces en plus, tu as en moins la sagesse et la philosophie.

Tu as plus de justice que moi parce que tu as plus de lumière, mais tu as des vices que je n’ai pas, car tu n’as jamais gouverné tes passions.

Je te sais tout entier, car nous sommes Un et tu es la moitié de mon être.

Je vois en toi la face de ma vie qui ne s’est pas réalisée, mais ce qu’elle a d’affreux, je l’aime encore parce que c’est moi dans toi, de même que tu dois aimer mes ignorances et mes ténèbres parce que c’est toi dans moi.

Je suis aujourd’hui ce que tu as été dans ta cabane avant d’avoir été flétri par le souffle du monde ; tu es ce que j’aurais été si mon mauvais génie m’avait poussée dans la même vie.


Dès le premier jour où nous nous sommes appartenus par la pensée. Je t’ai ouvert mon âme, je t’ai raconté ma vie comme si tu avais le droit de la savoir, comme si tu avais le pouvoir de la changer.
Et tu l’as changée, en effet ; d’où t’es venue cette puissance ?

Nul autre homme n’avait exercé sur moi une influence morale, et malgré de nombreuses amours, mon esprit toujours libre et sauvage n’avait accepté aucune direction.

Il me semble même parfois que tu as l’esprit du mal, tant je te vois un fond de cruauté froide et d’insigne tyrannie envers moi, mais puisque tel que tu es, tu m’as persuadé ce que tu as voulu, puisque tu as entamé le rocher, puisque tu m’as attachée à tes convictions et liée à tes actes par une chaîne invincible, il faut que tu sois mon lot et mon bien depuis l’éternité et pour l’éternité.
Tu n’es pas capable de comprendre pourquoi, comment et combien je t’aime.

Je ne crois à la vie qu’avec toi…

Livres conseillés cliquez sur l’image ( liens affiliés) Image Pixabay

Publié par Teddy Tanier

Passionné par la poésie et la littérature depuis tout petit j'ai toujours aimé écrire seul dans la nuit quand la journée s'éteint. Car cette atmosphère me transporte et me fait voyager, elle m'inspire et me rassure. On peut encore rêver. J'aime l'art et particulièrement les livres c'est pour cela qu'Inspirant me permet de présenter des auteurs connus et moins connus pour faire partager ma passion et rendre hommage aux grands écrivains ou philosophes.

Un commentaire

Laisser un commentaire
  1. LES FLEUVES DE LA VIE.

    Voici le titre du livre de la vie si je devais l’écrire.

    Car la lanterne donc vous êtes tous doter éclaire nos chemins si sombre parfois et nous aident a nous dévier
    des lacunes si néfaste que les roses perdraient leurs pétales en pleine floraison.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Tu es un être à part , Mon image dans le miroir

Pour me faire aimer, j’ai vraiment tout essayé