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On me demande de trier ce que l’on me force à acheter emballé.

demande de trier
Image crédit : Depositphotos

On me demande de trier ce que l’on me force à acheter emballé.

On me demande d’acheter des ampoules basse consommation et d’éteindre ces ampoules qui ne consomment rien alors que je vois fleurir partout des écrans publicitaires lumineux, qui fonctionnent 24h/24 et consomment autant qu’une famille.

On m’interdit le glyphosate pour ma cour alors que des millions d’hectares en sont aspergés sur ma nourriture.

On met au rencard ma voiture fonctionnelle pour bosser parce qu’elle pollue un peu trop mais on agrandit les aéroports.

On me demande de consommer local et sain tout en signant des traités qui permettent l’importation massive de denrées de mauvaise qualité à bas coût qui envahiront les étals et les plats des cantines de mes enfants.

On me demande d’arrêter de boire de l’eau en bouteille mais l’eau à mon robinet est polluée, et Nestlé peut légalement assoiffer Vittel.

On me demande de limiter mes déplacements quand l’air est irrespirable, mais on autorise encore ce qui le sature de poisons.

On me demande d’arrêter le feu de bois pour ne plus émettre de particules fines, mais je vois passer des avions pleins de touristes survoler des champs recevant des engrais volatils.

On augmente le prix de mon carburant qui me sert à travailler ou déplacer mes enfants dont l’école est lointaine, mais les bateaux qui amènent les biens inutiles depuis la Chine le font avec un carburant détaxé en polluant à chaque voyage autant que le parc automobile mondial.

On me demande de comprendre qu’il est normal d’attendre aux urgences des infirmiers et médecins épuisés et rares car on n’a plus d’argent, et l’on déploie des forces de polices inouïes qui coûtent des millions pour juguler toute contestation sociale.

On me dit de ne pas boire trop d’alcool et de ne pas fumer parce que c’est cancérigène, mais on me vend encore alcool et cigarettes en prélevant des taxes dessus.

On me dit que je coûte trop cher à l’État quand je suis malade d’un cancer, mais on installe la 5 G, on n’a pas encore fait la liste des produits émis par l’industrie, on n’a pas encore testé la nocivité de 90% des ingrédients des produits ménagers et cosmétiques du quotidien.

On m’interdit de manger le poisson de la Seine parce qu’il est dangereusement pollué aux PCB, mais on vend partout celui pêché à son estuaire, où les mêmes polluants sont bien plus concentrés.

On me dit que mon élevage est non conforme aux normes de bien-être animal , alors qu’on m’a subventionné pour le construire ainsi et que je suis endetté pour une vie de l’avoir ainsi réalisé, conformément aux souhaits du législateur et de la chambre d’agriculture.

On m’accuse d’être un monstre parce que j’élève du bétail, mais on hurle dès qu’on coupe une haie ou que disparaît le bocage.

On me demande d’être à jour de mes cotisations sans retard, mais on en invente toujours plus, tout en rendant les aides auxquelles j’ai droit toujours plus difficiles à obtenir, en ne les distribuant qu’avec un retard parfois effarant.

On me demande de faire barrage à l’extrême-droite et de soutenir la démocratie, quand celle-ci tabasse ses manifestants et noie les migrants à ses frontières pour ne pas les voir arriver sur son sol.

On me demande d’obéir, alors que chaque jour je vois que les puissants ne le font pas.

On me demande de payer des impôts dont les plus grandes entreprises et ceux qui les détiennent parviennent à s’affranchir.

On demande à ma famille d’être un ensemble de consommateurs responsables, mais on l’assomme de messages publicitaires incessants pour l’inciter à acheter de la merde, des aliments mauvais, des marchandises inutiles ou destructrices.

On me demande d’être en règle sur tout, mais on m’a privé d’interlocuteurs en chair et en os pour y parvenir, en les remplaçant par des robots ou des algorithmes auxquels je ne comprends rien.

On me demande de vieillir sans emmerder personne et en continuant de consommer aussi tard que possible, mais on rend ma vieillesse terrible à force de dénuement, de peur d’un monde qui court et d’isolement.

On me demande d’être compétitif, mais on ne me dit pas en quoi j’en vivrai mieux, et je n’en profite pas.

On me demande de travailler à n’importe quel poste, pourvu que je puisse consommer, mais on ne punit pas les entreprises géantes qui détruisent les emplois tout en ayant touché aides et subventions, tout en ayant été affranchies des taxes locales que payent les petits entrepreneurs locaux qui, eux, créent plus d’emplois proportionnellement à leur chiffre d’affaires.

Dès lors, pourquoi ferais-je un quelconque effort? Pourquoi changerais-je ma façon de faire tandis qu’on me méprise, qu’on ne m’écoute ni me comprend, tandis qu’on laisse faire à d’autres des choses dix fois pires que les pires que je pourrais commettre, et qu’on me rend la vie bien plus compliquée qu’à eux tout en continuant à les enrichir?

Peut-être par civisme, par conviction, par citoyenneté consciente.

Parce que je ne veux pas laisser le déchet d’une vie dégueulasse pour avenir à ceux qui me suivent.

Mais, nom de dieu, qu’il m’est insupportable de devoir tolérer que la rigueur et le civisme doivent être majoritairement supportés par le petit peuple, les classes moyennes et supérieures basses tandis que les tenants du reste de la puissance économique peuvent à ce point s’en affranchir.

Qu’on se nappe de jaune fluo, de vert ou de rien du tout, l’enjeu social actuel pour lequel nous nous battons est celui-ci : établir ou rétablir l’équité. Et notre société n’est actuellement équitable ni face aux services publics, ni face aux enjeux environnementaux.

Source :-Eric Lenoir

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Publié par Teddy Tanier

Passionné par la poésie et la littérature depuis tout petit j'ai toujours aimé écrire seul dans la nuit quand la journée s'éteint. Car cette atmosphère me transporte et me fait voyager, elle m'inspire et me rassure. On peut encore rêver. J'aime l'art et particulièrement les livres c'est pour cela qu'Inspirant me permet de présenter des auteurs connus et moins connus pour faire partager ma passion et rendre hommage aux grands écrivains ou philosophes.

12 Commentaires

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  1. J’aime pas la victimisation. On est 8 milliards sur terre donc si toutes les petites têtes comme les nôtres décident d’arrêter de consommer et de suivre des patins aux gouvernements c’est terminé tout le blabla.

  2. Marrant les liens vers Ama zon, qui distribue plein de produits fabriqués en chine, y compris des livres, avec des « bateaux qui naviguent au carburant détaxé et polluant à chaque voyage autant que le parc automobile mondial. » 🙂

  3. Why do you have to put 25 or more slides to say a good story; you ruin the story by wanting to keep us in the video. I quit when it is the 10th slide if I’ve not seen the end.

  4. Pour le bétail dans tous les cas il va falloir comprendre que peu importe l’augmentation du bien être animal dans les exploitations… Nous n’avons plus le droit de tuer un animal sentiant pour le manger alors que nous avons de nombreuses alternatives à la souffrance… Il faut arrêter… Stop…
    Ni laitages, ni œufs, ni cuir, nous n’avons pas besoin de faire souffrir pour notre plaisir personnel.
    C’est en arrêtant pas que l’homme devient un monstre…
    Je remercie tous les sauveurs des animaux qui détruisent les lieux et matériels qui servent à exploiter ces pauvres animaux.

  5. pour supprimer un train par nuit de cerbère (Perpignan) à paris.
    on autorise 24000 camions sur les routes pour le même travail : transporter des fruits et légumes.
    ce sont des camions macron ,ils ne polluent pas, pas d’accident, ils utilisent des routes financés par les citoyens .

    double langage: si tu fumes, ne gifle pas ton fils s’il fume; il ne comprendra pas le signal……..

  6. On me balance un texte de victimisation qui ne m’inspire rien, et on me balance ensuite un lien vers le livre de l’auteur : « Livres conseillés, cliquez sur l’image : » je clique et j’atterris chez… Amazon !

  7. bonjour, pouvez vous m’expliquer la phrase : »On m’accuse d’être un monstre parce que j’élève du bétail, mais on hurle dès qu’on coupe une haie ou que disparaît le bocage. ». ???

  8. Contre les pubs j’ai Adblock+. Mais il y a cette phrase que je ne comprends pas: « On m’accuse d’être un monstre parce que j’élève du bétail, mais on hurle dès qu’on coupe une haie ou que disparaît le bocage.  » Bein oui, l’élevage intensif est une saloperie et il est prouvé que les haies et le bocage sont essentiels à la nature et à la vie sauvage, et évite l’érosion des sols par exemple ! Donc oui, protégeons les haies et le bocage !

  9. @baehler Léonore

    tu seras bien content de profiter des succès de ceux qui vont se battre pour, non?
    tu serais pas un macronite ou un maso, toi?

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