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‘‘UN CHEMIN VERS SOI’’
Elle avait fait sien le jugement de ceux qui l’entouraient. Elle se jugeait, se restreignait et se cadenassait. Elle s’était comme cela ôtée toute liberté d’être elle-même petit à petit. Et avait fini par vivre toute rabougrie. Le risque de faire autrement était bien trop grand. Ce risque était celui d’être rejeté par ses pères
Et de perdre tous ses repères. Car si elle avait été elle-même, elle aurait été bien trop incorrecte. Elle pensait qu’elle serait aux yeux des autres, bien trop suspecte. Mais elle aurait été libre et authentique.
Elle aurait été libre de courir nue sous la lune, Libre de gueuler la nuit face aux dunes. Elle aurait été libre de laisser naître son senti ; et de laisser en elle, la vie couler petit à petit. Mais cette liberté et cette authenticité étaient bien trop dures à assumer.
Trop de regards jugeant sur elle se seraient posés. Pourtant, si elle avait osé, Plus rien n’aurait sur elle vraiment pesé. Car elle aurait senti son essence véritable, Celle qui rend la vie formidable. Elle aurait été alors légère comme une plume.
Et, aurait pu dire à jamais au revoir à son enclume. Un jour contre toute attente, une chose en elle changea. Peu à peu, elle osa. Elle put poser des « non » tout petits, Quand elle se sentait obligée de dire oui. Elle put arriver à rire pour rien ; Dans des situations où cela ne se faisait pas et où il fallait se tenir bien…
Elle se risquait même à quelques pas de danse dans la rue sous les regards ébahis… ; Car aujourd’hui elle suivait son senti. Petit à petit, elle y prit goût. Tant pis, si elle faisait partie de ceux qu’on qualifiait de fous… Et une énergie prodigieuse investit alors le bas de son ventre… Et irradiait le cœur en son centre.
Cette énergie c’était la vie… C’était l’énergie de vie qu’elle n’avait plus sentie, Et qui pourtant avait toujours été là ; Mais cadenassée sous des tonnes de tracas… Aujourd’hui, elle était vivante et vibrante ! Même si certains regards la regardaient en coin,
Elle et la vie de ses cellules marchaient main dans la main. Elle n’était plus coupée des mouvements dansants de son corps. Qu’elle laissait vivre encore et encore. Elle était la terre et les éléments. Et elle put commencer à vivre vraiment.
Caroline Gauthier Auteur du Roman à succès et Best Seller: « Au Nom du Corps »