Nous avons tous besoin d’un certain niveau de sécurité.
C’est un besoin essentiel partagé par tous les humains. Sans une dose minimale de sécurité il est bien difficile de déployer son potentiel, d’ouvrir ses ailes. Sans sécurité, chaque journée est consacrée à la survie et laisse bien peu de temps pour se préoccuper de son évolution personnelle.
En tant qu’homme, je trouve que l’une des plus belles missions qu’elle me donne est celle de la tenir dans mes bras. Chaque jour, silencieusement elle vient s’y blottir, s’adosser contre moi. Et le plus magnifique, c’est que je n’ai absolument rien à faire. Simplement être là pour l’accueillir – le cœur ouvert – sans aucune condition.
Qu’elle soit furie ou tempête, vague douce, brise caressante, elle sait qu’elle sera reçue, accueillie, qu’elle pourra déposer tout ce qui est là en elle sans que je ne prenne la fuite physiquement ou dans mes pensées. C’est ce qu’elle me demande en silence quand elle prend mes bras pour les refermer sur elle.
Au début j’avais beaucoup de mal à rester là. Tout ce qu’elle me disait m’interpellait et j’avais tendance à tout prendre personnel. Je cherchais des solutions au moindre problème soulevé et entrais en réaction dès que ses mots touchaient un point sensible, dès que ses émotions réveillaient les miennes.
Et puis, avec le temps, j’ai appris à rester là, même quand les émotions remontaient, même quand j’avais mal au cœur. Ça s’est fait par petits bonds successifs. Chaque fois que je m’autorisais à ressentir, à accueillir (à être au lieu de faire) ce qui voulait sortir, et bien je faisais un peu plus d’espace et de paix en moi.
La femme par sa beauté-qui-ouvre-le-cœur nous offre à nous les hommes le plus beau des cadeaux. Celui de pouvoir contacter celui que nous sommes réellement dans nos profondeurs, au-delà de nos écrans. C’est bien en restant dans son feu à elle que j’ai vraiment réussi à toucher le mien.
C’est seulement à partir de là, quand j’ai eu suffisamment nettoyé – fait de la place en moi – que j’ai été en mesure de l’accueillir sans condition dans mon cœur ouvert – cet écrin de velours – au creux de mes bras, pour un délicieux moment-à-deux, d’éternité-partagée.
~Jean-Philippe Ruette / audeladesecrans.com