Danser, c’est lutter contre tout ce qui retient, tout ce qui enfonce,
tout ce qui pèse et alourdit, c’est découvrir avec son corps l’essence, l’âme de la vie, c’est entrer en contact physique avec la liberté.
~Jean -Louis Barrault
A chaque instant de l’existence, nous vivons au moins sur trois plans :
– On est
– On croit être
– On veut paraître
~Jean -Louis Barrault
« L’État de siège » fut notre premier échec. Pour moi une amère déception.
Un homme de théâtre ne prend vraiment son visage définitif que s’il a la bonne fortune de s’unir à un auteur. Jouvet avait eu Giraudoux. Pitoëff s’était lié avec Pirandello, Dullin avec Jules Romains et Salacrou. La compagnie des quinze : André Obey.
Malgré « le soulier de satin », je ne m’étais pas encore soudé à Claudel.J’en avais bien sûr le désir mais, du moins extérieurement, nous n’étions pas de la même génération. Nous ne pourrions pas explorer l’inconnu ensemble.
J’avais manqué Jean-Paul Sartre. Je garderai d’ailleurs toute ma vie le regret de n’avoir pu travailler réellement avec lui. Nous aurions dû nous entendre. Peut être est-ce ma faute ? Sincèrement je ne saurais le dire.
Je venais de rencontrer Camus et notre élan l’un vers l’autre était, je crois mutuel…
(extrait de « Première épreuve » p.203)
~Jean -Louis Barrault
La vie des hommes, sur terre, se divise en trois : les pays géographiques, les peuples, et les gouvernements. Se méfier des derniers, ils vous empêchent souvent de communiquer avec les peuples et de connaître les pays.
~Jean -Louis Barrault
La vie est une mise à mort.
~Jean -Louis Barrault
Pourquoi l’homme se jette-t-il sur l’homme ? Pourquoi l’homme s’entretue-t-il ? Pourquoi se laisse-t-il prendre par la fureur de dominer ? Affamant les uns et torturant les autres. Pourquoi préfère-t-il au fond, la destruction à la construction ?
~Jean -Louis Barrault
Oh quelle cruauté de séparer les gens qui s’aiment, quelle injustice !
Etrange funambule en déséquilibre sur son fil, il sait qu’il doit avancer, et il sait également qu’au moment le plus inattendu, le fil va s’interrompre. Et ce sera la chute : en haut pour les croyants, en bas pour les « mécréants ». Ainsi naît l’angoisse.
Jean-Louis Barrault
Souvenirs pour demain : Résumé
Depuis sa mort en 1994, nul homme de théâtre ne fut plus complet que Jean-Louis Barrault. Né en 1910, il y a tout juste un siècle, il découvre la scène pendant l’âge d’or des années 1930. Successivement et simultanément jeune fauve du cinéma d’avant-garde, » comédien-français « , vedette de cinéma, directeur de compagnie, baladin international, mime, il se fait tantôt servant de la tradition, tantôt provocateur de la modernité – comme lors de l’occupation en mai 1968 de son fameux Théâtre de l’Odéon, dont il sera chassé. Il a été, avec sa femme Madeleine Renaud, le disciple, l’ami ou l’interprète de tout ce que la vie artistique française a connu d’important jusqu’aux années 1970, de Dullin à Artaud, du surréalisme à Claudel, de Gide à Camus, de Sartre à Genet, mais aussi des peintres et des musiciens, des poètes et des danseurs… Sa vie est à l’image de ce répertoire richissime dont il fut, en alternance, l’interprète ou le metteur en scène. Il en fait ici le récit, avec une grande liberté de ton et d’effets, revenant sur les réussites ou les enjeux – ce sont les confessions d’un créateur. Mais il en dit aussi les difficultés et les incertitudes – et c’est le journal de bord d’un artiste accompli : celui d’un homme » qui se passionne pour tout et qui ne tient à rien
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