J’ai eu l’impression de déranger.
À 67 ans, l’interprète de la chanson du siècle (Prendre un enfant)
« Mes concerts belges seront une opportunité de renouer mes liens particuliers avec le public belge, confie le charmant Yves Duteil (Pour les enfants du monde entier, Le petit pont de bois) qui sera en concert, et seul en scène avec sa guitare et son piano, en mars dans notre capitale.
À cause de mon accident de santé (une malformation cardiaque diagnostiquée juste après une violente chute en 2013) à la sortie de mon album Flagrant délice, je n’avais pas pu venir chez vous. Alors que les Belges sont importants pour moi. Ils sont là depuis le début de ma carrière. »
Auriez-vous eu l’impression d’être un poète incompris ?
« Non, jamais. J’ai toujours eu l’impression d’être suivi, mais peut-être par un nombre plus restreint aujourd’hui. Si j’avais eu ce sentiment d’incompris, je me serais posé la question de mon utilité.
Car si un poète ne dérange pas, cela ne sert à rien. Or, j’ai toujours eu l’impression de déranger. Mais pas forcément de la façon dont on le croit. C’est très dérangeant, aujourd’hui, d’exposer sa douceur et sa tendresse dans un monde violent.
C’est très dérangeant de parler de bienveillance dans un monde de dérision et c’est toujours dérangeant d’apporter un éclairage d’humanité ou d’humanisme dans un monde technologique, froid et cynique. Je me sens militant de tout cela ! »