Laurence Baïdemir
Les cicatrices des blessures que nous portons sont comme des marques de notre histoire. Nous nous devons de les honorer, car elles témoignent de notre survie et révèlent la force ou la sagesse que nous avons acquises à travers elles.
Apprendre à vivre avec ses cicatrices
J’apprends lentement à accepter les parties de moi qui sont brisées. À mesure que je progresse, je comprends qu’il est normal de ne pas être toujours entier. Les blessures, les déceptions et les erreurs font partie de moi, tout comme les rêves d’enfance non réalisés ou l’image de la famille idéale qui n’a jamais pris vie.
Toutes ces expériences, les personnes qui m’ont déçu, mes problèmes de confiance, mes peurs, et les choses que j’ai poursuivies avec acharnement sans jamais pouvoir les posséder, m’ont façonné.
Ces parties de moi, encore incomplètes, rattrapent leur retard à leur propre rythme. Et j’apprends lentement à accepter qu’il me faudra du temps pour être en paix avec elles.
Faire la paix avec ce qui ne m’appartient pas
J’apprends lentement que je dois repenser certaines de mes aspirations. Que beaucoup de choses que je croyais vouloir ne m’ont pas apporté le bonheur espéré, ni fait de moi une meilleure personne. Avec le temps, je me rends compte que mes désirs ont évolué. Ce qui m’attirait autrefois n’a plus la même valeur aujourd’hui, et il me faut parfois réévaluer ce que je souhaite vraiment dans la vie.
Ce processus est un apprentissage : apprendre à reconnaître que certaines choses n’étaient juste pas destinées à être miennes, et que d’autres me conduiront vers ce qui me rendra vraiment heureux.
Protéger mon cœur et faire des choix éclairés
J’apprends lentement que mon cœur peut se refermer parfois. Pas par manque d’amour, mais parce qu’il a été blessé par de mauvaises rencontres. À cause de cela, je fais désormais des choix plus réfléchis, plus calculés. Chaque erreur du passé m’a forcé à revoir mes décisions, à changer de cap, à trouver des voies qui me conviennent mieux.
C’est dans cette lenteur que je prends soin de mon cœur, le préservant des blessures inutiles et des énergies toxiques.
Être patient avec soi-même et comprendre le processus de la guérison
J’apprends lentement à être indulgent avec moi-même. La guérison est un voyage sans fin. Certaines blessures refermées saignent à nouveau sous la moindre pression. Certains mots déclenchent des vagues d’émotions refoulées, et des souvenirs enfouis refont surface, ramenant avec eux des tragédies.
J’accepte que cette guérison prenne du temps, que parfois, il faudra revisiter les mêmes blessures encore et encore. Et je commence à comprendre qu’il est normal de ne pas être complètement guéri.
Vivre avec ses blessures et les panser doucement
J’apprends lentement à vivre avec mes parties de moi qui sont brisées, car ce sont elles qui, un jour, brilleront à nouveau. Petit à petit, je les remets en place, je les aiguise et les polit. Je les apprivoise, pour éviter qu’elles ne blessent ceux qui m’entourent. Chaque jour est un pas vers la réparation.
Je prends aussi conscience de l’importance de m’entourer des bonnes personnes. Celles qui respectent ma fragilité. J’apprends à m’éloigner de ceux qui ébranlent ma sérénité et perturbent ma paix intérieure sans précaution.
Trouver la force dans ses blessure
J’apprends lentement que mes blessures ne définissent pas ma faiblesse, mais ma résilience. Ce sont elles qui m’ont appris à me relever seul, à guérir par mes propres moyens. Ce sont elles qui m’ont révélé qui je veux devenir, et qui m’ont montré qui est prêt à m’accompagner jusqu’au bout, et qui préfère descendre en chemin.
Ces morceaux cassés, que je répare lentement, sont en réalité mes plus grandes forces. Ils m’ont forgé, m’ont donné la capacité de me battre pour mes rêves et m’ont appris à identifier les personnes qui méritent de rester à mes côtés.
» Le temps ferme toutes les blessures, même s’il ne nous épargne pas quelques cicatrices. » – Marc Levy
