Nous sommes nés pour perdre. Et on ne nous l’a jamais dit. On nous a fait croire que la victoire était notre objectif : accumuler, dominer, réaliser, vaincre, triompher étaient la discipline à suivre. Or c’est dans la perte que l’on trouve la plus grande richesse. Tout finit son cycle, tout se transforme, tout évolue. Le serpent le sait et lâche sa vieille peau pour accueillir la nouvelle. Même l’arbre le sait et laisse tomber ses feuilles pour faire place à une nouvelle vie.
Seul l’homme ne le sait pas.
Et s’accroche de toutes ses forces à ce qu’il ne veut pas laisser aller. Parce qu’il craint le vide, la solitude, le silence, le changement. Il veut ainsi défier la vie et se nommer vainqueur de cette bataille absurde. Pourtant, les héros sont ceux qui se rendent au bon moment. Qui laissent tomber avec élégance les poids inutiles, qui saluent poliment ceux qui partent, qui ne supplient pas les autres de rester.
Les vrais gagnants ne savent que perdre.
Et trouver dans chaque perte un professeur inestimable. Qui raconte, à ceux qui veulent bien écouter, l’histoire la plus importante. Sur le mystère de la vie.
Quand tout s’écroule, il se passe quelque chose de magique.
Immédiatement, de manière inattendue, l’espace pour la nouveauté est créé. Les démolitions creusent dans notre intériorité, voir les décombres fait mal, ce qui reste devient matière à éliminer. À l’intérieur et à l’extérieur de nous. Mais il n’y a pas d’autre moyen de construire.
Le changement ne connaît pas de demi-mesures : pour agir, il a besoin d’espace, de se faufiler dans ce qui était là, de le mettre en pièces, de l’émietter et de le balayer. C’est sa façon de conquérir le lieu qui maintenant lui revient.
J’ai donc appris à aimer ce qui s’effondre : je sais que c’est la phase nécessaire pour arriver à une nouvelle construction. De moi-même. »
Elena Bernabè
Ce texte exprime une perspective profonde sur la nature de la vie et des aspirations humaines.
Il suggère que la perte, le changement et l’impermanence font partie intégrante de l’expérience humaine, mais qu’elles sont souvent négligées ou ignorées dans notre société axée sur la réussite et la victoire.
On nous a fait croire que la victoire était notre objectif : accumuler, dominer, réaliser, vaincre, triompher étaient la discipline à suivre. Cela souligne la pression sociale et culturelle qui pousse les individus à rechercher constamment le succès matériel, social ou professionnel. Nous sommes conditionnés à croire que la réussite est le seul chemin vers le bonheur et l’accomplissement.
La perte et l’effondrement sont des éléments essentiels du processus de croissance personnelle et de transformation. Plutôt que de craindre ou de résister à ces moments difficiles, l’auteur les accueille avec amour et compréhension, reconnaissant qu’ils sont nécessaires pour ouvrir la voie à de nouveaux départs et à de nouvelles opportunités de développement.
Ce texte est une invitation à changer notre perception de la victoire et de la défaite.
Plutôt que de les considérer comme des résultats finaux, nous pouvons les voir comme des étapes dans un processus continu d’apprentissage et de croissance. En acceptant la nature cyclique de la vie, nous pouvons trouver la paix et la sérénité dans les moments de perte et de transition. Sachant qu’ils nous conduiront inévitablement vers de nouveaux commencements et de nouvelles réalisations de soi.