Ma chère fille,
Je sais que tu te cherches en moi.
Mais à vrai dire, je suis désolée que tu me ressembles autant .
Je suis navrée de t’avoir donné une force du cœur plus forte qu’un millier de guerriers,
Car il te faudra quelques années avant de comprendre que tout le monde n’a pas le même cœur que toi.
C’est une dure leçon qui laisse des cicatrices inévitables te permettant de ne jamais renoncer à ce que tu désires vraiment.
Il m’arrive parfois de te regarder et de te voir hypnotisée par l’incroyable simplicité du déroulement de la vie.
C’est dans ces moments que mon cœur s’ouvre encore plus grand à toi.
Je vois ton innocence et ton désir d’aider les autres,
Et je me demande quand tu ressentiras la douleur que l’on ressent quand on se sert de nous.
Je me demande si ta foi sera mise à l’épreuve et tes conceptions élargies,
Ou si tu vas conserver ta générosité envers ceux qui ne savent que prendre.
Je suis désolée que tu ne puisses voir que le bon chez les autres.
L’enfance voit tout avec émerveillement.
Tu regardes autour de toi,
Et il n’y a rien à craindre,
Ni de risque éventuel qui t’attend.
Il est difficile de croire que les plus grandes douleurs que tu subiras viendront des personnes que tu aimes le plus.
Je souhaite pouvoir te transférer toutes mes leçons apprises dans ton petit cœur chaleureux,
Mais je sais que tu dois apprendre par toi-même.
Je pourrais passer des journées entières avec toi à te parler des vérités de la vie,
Mais au final,
Mes expériences ne seront pas nécessairement les tiennes.
Je suis désolée que tu ressentes les choses aussi profondément.
Il y a des antres à l’intérieur de ton âme qui ressentent profondément tout ce que la vie à offrir.
Je vois la façon dont tu ressens de la compassion pour les personnes que tu connais à peine et comment tu me regardes parfois,
Un peu comme si j’avais accroché les étoiles dans le ciel.
Je vois la façon dont tu es marquée par ta capacité à ressentir le monde qui t’entoure,
Par la passion et tout le chagrin qu’il a à offrir.
Il y a des moments où tu souhaiteras que les choses se passent autrement et,
Bien que je sois désolée de t’avoir donné cette qualité,
J’espère qu’en temps voulu,
Tu t’apercevras que cela est un don,
Et non un fardeau.
Beaucoup de parents se réjouissent lorsque leurs enfants présentent les mêmes caractéristiques qu’eux,
Mais dans le fond,
Je voudrais m’excuser,
Car même si un jour je sais que tu te renforceras grâce à ces atouts,
Je sais aussi que la douleur qui en découle peut être déchirante.
Donc,
Bien que je regrette quelque part que tu sois comme moi, je ne saurais être plus fière de toi.
Je vois comment tu arrives à pardonner à ceux et à celles qui t’entourent avec une telle ténacité,
Et tout en étant délicate à la fois.
Et comment tu as déjà appris à te défendre toi-même et tes intérêts.
Je vois à quel point tu es déjà plus intelligente que moi,
Bien plus équipée pour appréhender le monde,
Et dans ces circonstances.
Je sais sans aucun doute,
Qu’un jour tu utiliseras tes ailes pour te propulser.
Bien que je ne sois pas parfaite,
Je suis convaincue que suis la mère dont tu as besoin.
Je t’ai peut-être donné mon grand cœur et mon âme sensible,
Mais je t’ai aussi donné ma force,
Pour que même dans les nuits les plus sombres,
Tu puisses surmonter tous les obstacles que la vie aura mis sur ton chemin.
Et aussi,
Je serai toujours là pour toi.
Tu es ma petite princesse guerrière,
Ma fée et surtout mon cœur.
Je sais que beaucoup de peines t’attendent encore en cours de route,
Mais aussi que tu pourras changer le monde simplement grâce à ce que tu fais.
Tu as le don d’éclairer toute une pièce simplement par ta présence.
Mon seul espoir est que tu ne laisses personne en cours de route changer cela.
En vieillissant,
Le monde tentera de te persuader que la magie n’existe pas,
Et même si je sais que ta foi sera testée,
J espère que tu continueras à faire des voeux à chaque étoile filante,
Et à croire en tout ce qu’on ne peut voir à l’oeil nu.
« Ceux qui ne croient pas à la magie ne la trouveront jamais. »
Roald Dahl
Je suis désolée que tu me ressembles autant,
Mais seulement parce que je sais à quel point ce monde tentera de te changer,
Et de parfois te briser.
Toutefois,
Sans conteste,
Je t’aime plus qu’il n’y a d’étoiles dans le ciel.
Donc,
Même si un jour tu tenteras de faire valoir à quel point tu es si différente de moi,
Il n’y a aucun doute,
Et il n’y en a jamais eu,
Que toi,
Ma douce guerrière,
Tu es ma fille.
Et je ne pourrais être plus fière de cela.
Tu es mon rayon de soleil,
Mon seul rayon de soleil.
Élisabeth Mitchell
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