” Je suis Celle que rien n’arrête
Je suis Celle qui arrache aux morts leurs bandelettes
Je suis Celle qui n’a pas toléré de ne pas naître
Et que la haine puisse avoir le dernier mot pendant la guerre
Je suis Celle qui entre en trombe par les fenêtres ouvertesArrache les rideaux, décroche les volets
Je suis Celle aussi qui répare les toiles d’araignées déchirées
Qui s’alarme de quelques fourmis écrasées
Je suis Celle qui n’a peur de rien Qui se lève et clame son indignation, Sa colère devant les scandales du mépris
Je suis Celle aussi qu’une feuille en tombant effraie
Et qui se cache derrière la commode Pour que personne ne la cherche ni ne la voie
Je suis celle que même la mort n’a pu faire mettre à genoux et Qui court en enjambant les ruines
Je suis la lionne qui s’avance en rugissant Mais aussi la lapine qui vit sous sa feuille de chou dans la rosée
Je suis Celle qui désormais n’a plus peur de vivre entre les chaises, entre les trônes.(…)
Je suis Celle que le monde sans cesse éblouit Quand je sors de ma maison je crie tout haut :
Je suis témoin Seigneur de la merveille de ton monde, je suis témoinJamais je n’ai laissé l’indifférence me gangrener
J’aime ouvrir les yeux des aveugles Comme des âmes ailées m’ont ouvert les miens
Je suis Celle qui a osé se laisser rêver par ses filsJe m’accommode de mon imperfection
Et je porte le flambeau de la mémoire des hommes et des femmes dont je suis le témoin vivant.”
Autolouange écrite et proclamée par Christiane Singer
à Bodhgaya – Inde au Nouvel An 2000
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